Rencontre avec Pierrick Giraudeau, Directeur de la mission performance de la Fédération Française Handisport.

 

Après une 5ème place à Sotchi en 2014, quels sont vos objectifs pour les Jeux Paralympiques de PyeongChang ?

L’objectif est bien évidemment de faire au moins aussi bien sinon mieux qu’à Sotchi. Nous avons un groupe avec de réelles qualités individuelles :  nous visons une place dans le Top 5. Si les planètes s’alignent, le podium pourrait être une belle récompense pour l’investissement des sportifs, des cadres et de la fédération sur cette paralympiade.

Les bons résultats des équipes de France la saison dernière augurent-ils de belles choses pour nos Français ?

Par expérience, les résultats des Mondiaux de la saison précédente ne préfigurent pas forcément de ceux de la France aux Jeux Paralympiques. Cependant, les belles performances en alpin, nordique et snowboard en 2017 demeurent de bons indicateurs sur la capacité de nos athlètes tricolores à truster les podiums. Que les Russes soient présents ou non sur cette compétition, nous veillerons à ce que nos sportifs restent concentrés sur leurs forces et sur ce qu’ils savent faire, et même très bien faire.

Quels sont les atouts majeurs de cette Équipe de France ?           

Nous avons un nombre conséquent d’athlètes en capacité de remporter des médailles. L’homogénéité significative de ce collectif est une force majeure pour nous car au-delà des « têtes d’affiche », nous pouvons compter sur de nouveaux éléments au niveau prometteur. Sur chacune des 3 disciplines paralympiques où les sportifs handisport seront présents à PyeongChang, nous avons plusieurs chances de médailles… Et ceci est le fruit d’une politique sportive menée par la Fédération Française Handisport depuis plusieurs années maintenant.

En quoi l’encadrement de l’équipe joue-t-il un rôle déterminant dans la préparation des Bleus ?

Il y a un staff dédié à la préparation de nos athlètes. Directeur sportif, entraineurs, techniciens « Ski », médecins, paramédicaux… c’est un travail à l’unisson. Nous avançons ensemble depuis quelques années maintenant de façon à additionner nos forces et permettre aux athlètes de bénéficier d’un suivi sur-mesure, prenant en compte leurs points forts et leurs points faibles. Au-delà de l’encadrement des Équipes de France, je n’oublie pas non plus toutes les personnes ou structures qui œuvrent à l’accompagnement individuel d’un ou plusieurs sportifs sur les temps de liaison « Hors Équipe de France ».

La délégation française devrait être restreinte. Doit-on parler de « petite délégation » ? Est-ce une stratégie ?

La notion de petite ou de grande délégation n’est pas significative car l’objectif final est de parvenir à des résultats en cohérence avec les objectifs fixés. Le problème ne réside pas dans le volume de la délégation mais bien dans la capacité à encadrer du mieux possible ceux qui vont chercher les résultats. Après c’est plutôt logique, moins il y a de sportifs, plus nous pouvons nous en occuper et l’individualisation est une donnée clé : travailler sur les retours techniques, l’analyse vidéo, la préparation stratégique en lien avec l’accompagnement médical mais aussi la préparation des skis qui est un déterminant de la performance ! Le haut niveau se joue sur des détails et ce sont ces petits ajustements qui font la différence.